L’association des riverains des 4 boulevards a saisi le Tribunal administratif afin qu’il se prononce sur le bienfondé des décisions du Maire de Montpellier concernant la circulation incessante des véhicules au pied de leurs habitations.
L’association soutient notamment que les derniers arrêtés réglementant la circulation sont contraires aux objectifs du SCoT mais également aux dispositions du Code de l’environnement.
Le juge des référés a également été saisi d’une demande de suspension de ces arrêtés afin que la situation puisse être interrompue dans l’attente du jugement qui sera rendu concernant les arrêtés. L’association des riverains des 4 boulevards vient d’être convoquée, par l’intermédiaire de son avocate Maître Pion Riccio Chloé, à une audience qui se tiendra le 13 avril au Tribunal Administratif de Montpellier.
Nous sommes extrêmement motivés à l’idée de faire valoir nos droits les plus élémentaires! Ensemble, nous ne lâcherons pas!
Alors que nous subissons depuis maintenant 8 mois un trafic incessant de 15 000 véhicules par jour, des niveaux de bruit et de pollution insupportables, nous faisons aujourd’hui une proposition équitable, dans le sens d’un cadre de vie plus apaisé pour le plus grand nombre, tout en permettant la circulation des véhicules et des vélos de façon sécurisée.
Cette proposition est simple : partager la circulation intense que nous subissons entre nos boulevards et l’avenue Albert Dubout.
Comment ?
◾ En rouvrant un sens de circulation sur l’avenue Dubout (sur la voie prévue par la Mairie pour la desserte des quartiers environnants, dans le sens Place du 8 mai 1945 -> Hôtel de Police, Port Marianne) tout en conservant la piste cyclable sécurisée en cours d’aménagement.
ET
◾ En passant les 4 boulevards à sens unique (dans le sens Hôtel de Police -> Place du 8 mai 1945), avec une piste cyclable sécurisée à double sens, selon l’image ci-dessous réalisée par le Collectif.
Ce qui est prévu par la Ville de Montpellier sur l’avenue Dubout :
Six mois jour pour jour après la fermeture totale de l’Avenue Albert Dubout, revenons sur cette décision incompréhensible.
L’Avenue Albert Dubout correspond à une ancienne voie ferrée et se situe dans la continuité de l’Avenue de la Liberté, ces deux avenues faisant office d’axe majeur pour le contournement d’une grande partie de la ville de Montpellier, qui ne dispose pas de rocade.
Rappel des faits :
–Au printemps 2020, dans son programme de campagne pour les éléctions municipales, Michaël Delafosse prévoit la création d’un passerelle sur l’Avenue Dubout pour sécuriser les accès au collège Gérard Philippe, à la suite d’accidents survenus plusieurs années plus tôt.
–En février 2021, le Maire décide de fermer l’Avenue Dubout dans un sens (maintien de la circulation depuis l’Hôtel de Ville vers l’avenue de la Liberté).
-En 2022, avec l’argument d’apaiser les abords de l’Avenue Dubout, il est décidé de fermer complètement cette avenue à partir du 22 août 2022. Le Maire et Julie Frêche déclarent alors que la construction d’une passerelle pour sécuriser l’avenue aurait été trop coûteuse, d’où la fermeture…(pourtant la note pour les travaux prévus sur l’Avenue Dubout s’élève à 900 000€).
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Les 20 000 véhicules qui circulaient sur cet axe de contournement du centre-ville ont ainsi été renvoyés en 2 temps vers un axe parallèle, et situé en centre-ville : celui des boulevards Berthelot, Vieussens, Rabelais et d’Orient. Le Chemin de Moularès et l’avenue Fabre de Morlhon sont également très impactés.
S’agissant des 4 boulevards, il faut rappeler que cette même année 2022, nous avons subi en même temps 4 autres reports de circulation liés aux démarrage des travaux sur le boulevard Clemenceau, à la fermeture du tunnel de la Comédie, à la fermeture du Boulevard de Strasbourg, à la fermeture de la rue Frédéric Fabrèges, de quoi arriver au bout Dubout (du rouleau!)
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Alors que la Ville de Montpellier dit être engagée en faveur de l’apaisement, de la réduction du trafic de transit et de la décongestion automobile, de la réduction de la pollution, de la sécurisation du « chemin des écoliers » et du développement de la pratique du vélo, les conséquences des reports de circulation sur les 4 boulevards sont tout l’inverse :
-le passage de 15 000 véhicules par jour sous nos fenêtres.
-la concentration d’embouteillages sur un axe étroit, favorisant la stagnation des particules fines et la réverbération du bruit.
-la mise en danger des enfants qui traversent nos boulevards pour se rentre dans les écoles à proximité.
-la création de pistes cyclables dangereuses, car trop étroites et non réglementaires (et pourtant extrêmement empruntées : 800 cyclistes par jour en plein mois de janvier !).
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Comment expliquer un tel choix qui contrevient à toute équité ? à toute logique d’aménagement urbanistique ?
L’Avenue Dubout n’est pas bordée directement d’habitations comme les 4 boulevards mais présente une largeur beaucoup plus importante : 33m contre 15m sur les 4 boulevards, soit la moitié !
Depuis la fermeture totale de cet axe, ainsi que celle de la rue Frédéric Fabrèges, les habitants de la Cité Mion (qui se situe entre l’Avenue Dubout et les 4 boulevards) se trouvent certes apaisés, mais aussi complètement enclavés, de même que les habitants d’autres rues du quartier Saint-Martin qui doivent faire de grands détours et rejoindre les longues files d’embouteillages pour accéder à leurs domiciles.
Enfin, depuis la fermeture partielle d’une partie du boulevard Berthelot depuis le 21 février en raison de travaux de voirie, la fermeture de l’Avenue Dubout qui empêche l’écoulement du trafic, oblige les automobilistes à venir saturer des petites rues du Quartier Saint-Cléophas / Lemasson, elles aussi très étroites et non adaptées à ce trafic.
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Pourquoi avoir donné la priorité à l’apaisement de l’avenue Dubout au risque de créer un désordre énorme ailleurs ? Pourquoi avoir décidé de renvoyer tout le trafic sur un axe de centre-ville non adapté ?
A ces questions, comme la plupart des Montpelliérains, nous ne savons pas répondre !
C’est pourquoi nous demandons aujourd’hui la réouverture de l’Avenue Dubout, pour une répartition des flux qui nous permettra de retrouver un cadre de vie plus apaisé. Nos propositions à ce sujet arriveront dans le prochain article !
Lors du conseil municipal de la Ville de Montpellier du 8 février, en réponse aux questions par Luc Albernhe et Jacques Domergue s’agissant de la situation des 4 boulevards, Michaël Delafosse a répondu :
– Que la pollution est élevée partout à Montpellier, à la limite des seuils de l’OMS et que par ailleurs elle est plus élevée sur l’avenue de la Liberté (=donc les 4 boulevards n’ont pas à se plaindre).
– Que le collectif des 4 boulevards a fait une proposition qu’il juge irrecevable, plan à l’appui fourni par le Maire qu’il invite à diffuser largement aux médias, un plan qui n’a absolument pas été établi par le collectif!
– Que des travaux de voirie vont avoir lieu pendant quelques mois sur le boulevard Berthelot, parce qu’ils « sont tombés sur un os » (=on ne voit pas le rapport avec notre demande de solution).
– Qu’une étude est en cours – mais que c’est très long vous comprenez-, sur le rond-point des prés d’arènes et que le contournement Ouest viendra sauver tout le monde EN 2030!!
– Qu’il est tout à fait prêt à fournir les documents demandés par le Collectif (comptage, bruit, pollution…) On les attend depuis 6 mois!
BIEN SÛR, il ne répond pas aux questions posées s’agissant : -de la demande de dialogue pour trouver ensemble une solution -de l’hypothèse de rouvrir l’Avenue Dubout -de la proposition d’un dimanche de respiration.
BILAN : une déconsidération des citoyens Montpellierains que nous sommes, une absence d’écoute, une incapacité manifeste à corriger les décisions prises.
L’année 2022 a été marquée par la mise en place du nouveau plan de circulation par la mairie de Montpellier, et les nuisances imposées par M. Delafosse et Mme Frèche à nos boulevards.
Plus de 100 articles ont été publiés dans la presse en 2022, mais le maire de Montpellier et son adjointe continuent de dire qu’il n’y a pas de problème, ou si peu…
Les propos tenus par Julie Frèche, Vice-présidente déléguée (Transports et mobilités actives) et Michaël Delafosse, Président de la Métropole, obligent les riverains des 4 boulevards à réagir face à des tentatives visant à jeter le discrédit sur le combat pour la justice sociale et environnementale mené par le Collectif.
Campés sur des positions dogmatiques, multipliant les exercices d’autosatisfaction et n’hésitant pas à tordre la réalité à leur avantage, les élus de la majorité restent sourds aux revendications pourtant légitimes du Collectif des riverains des 4 boulevards, sacrifiés sur l’autel d’une politique de l’affichage et de la division, faisant le pari risqué d’apaiser les uns au détriment des autres.
Après trois lettres adressées à l’exécutif montpelliérain restées sans réponse, le Collectif des riverains des 4 boulevards vient d’adresser une quatrième missive à Michaël Delafosse. Est à nouveau réclamée l’ouverture d’un véritable dialogue, portant sur des réponses concrètes et immédiates face une injustice criante due à des décisions aussi brutales qu’incompréhensibles.
Téléchargez la lettre argumentée au format PDF (8 pages) ci-dessous :