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D’où vient la forte hausse de la circulation subie par les 4 boulevards ?

À l’origine du problème, un cumul de cinq décisions différentes aboutit à une situation humainement inadmissible et absurde techniquement :

  • La fermeture de l’avenue Clémenceau ;
  • La fermeture du tunnel Comédie ;
  • La fermeture totale de l’avenue Dubout ;
  • Le transfert de la circulation du boulevard de Strasbourg sur nos boulevards ;
  • La fermeture de la rue Fabrèges.

Chacune de ces décisions, sans qu’elle soit en lien avec les autres, a sa propre justification (sans pour autant être logique !) : construction du tram et apaisement dans les quartiers denses pour les premières ; sécurisation « radicale » de la traversée des enfants pour la fermeture de l’avenue Dubout par suppression de la circulation (!), protection du cadre de vie de certains habitants, et pas des plus modestes – ceux de la cité Mion, pour la dernière.

À toutes ces problématiques, une seule et unique réponse : le report de toutes ces circulations devenues par ailleurs indésirables sur un seul itinéraire de traversée de Montpellier d’Est en Ouest : nos 4 boulevards !

Or nos 4 boulevards ont des caractéristiques majeures qui auraient dû s’opposer à cette concentration de reports de circulation et de pollution !

  • Leur étroitesse : 15 mètres entre façades contre plus de 20 mètres sur le boulevard de Strasbourg, voire une quasi-absence de constructions bordant la voirie sur l’avenue Dubout. Dans toute la ville de Montpellier, les 4 boulevards constituent ainsi la voie de transit inter quartiers la plus étroite entre façades.
  • Immeubles et maisons d’habitation, tout le long des deux kilomètres de nos 4 boulevards. Toutes les voies « apaisées » reportées sur nos boulevards comportent des zones importantes de façades non habitées (écoles, collèges, lycées, etc.). Seuls nos boulevards ne sont bordés que par des logements, donc par des habitants soumis à cette circulation et cette pollution 24h sur 24 !
  • Enfin, la hauteur et la continuité des façades provoquant un phénomène bien connu des spécialistes de la circulation et de la santé : « l’effet canyon ». Le bruit se réverbère et s’amplifie sur les façades ; la pollution émise par la circulation stagne et se concentre de facto.

Ces caractéristiques, qui sont incompatibles avec un tel projet de report, auraient dû faire renoncer les autorités à transformer nos deux kilomètres de boulevards en voies de transit routier inter quartiers. Ces caractéristiques n’ont malheureusement pas été prises en compte faute d’une étude d’impact réalisée en amont de ces décisions, sans même parler d’une concertation préalable.

En créant une situation où il n’existe plus qu’un seul itinéraire continu, direct et lisible de traversée des quartiers de Montpellier au sud du centre-ville entre l’Écusson et les Prés d’Arènes, une baisse massive de l’usage de la voiture ne suffira pas à diminuer la circulation automobile sur cet itinéraire.

« Quand la demande est très supérieure à l’offre, la seule régulation possible c’est l’embouteillage ! »

Or plus de 100 000 habitants ont aujourd’hui intérêt à emprunter cet itinéraire pour leurs déplacements transversaux. Même avec un faible usage de la voiture, le niveau de circulation potentielle restera très supérieur à la capacité de nos boulevards.

Les 4 boulevards et l’Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP)

L’enjeu de l’AVAP est de préserver l’identité des faubourgs des boulevards Vieussens, Rabelais et d’Orient. Reconnu pour assurer la « transition vers la ville historique », l’AVAP ambitionne de « préserver la structure et la qualité des ambiances », « préserver l’ensemble du bâti » et de « préserver ses caractéristiques écologiques, avec notamment le maintien des alignements d’arbres le long des voies ». Ces trois voies sont reconnues comme « axes verts », c’est-à-dire plantées de « platanes en alignement, véritables monuments végétalisés ». En particulier, le diagnostic de l’AVAP datant de 2017 précise que « Le tronçon Rabelais présente un double alignement de platanes continu et de très grande qualité. Certains sujets sont remarquables ». Plus à l’Est, « les caractéristiques des quartiers piétons et moteurs d’une forte densité d’usages urbains » sont relevées.

Sans changement, il n’y a donc aucun espoir d’amélioration sur les 4 boulevards dans les années qui viennent !

Sur les 4 boulevards, comme ailleurs, la pollution due au trafic routier tue

L’impact sanitaire de la pollution

Les ravages sanitaires provoqués par les particules fines et les oxydes d’azote issus des véhicules motorisés ne sont plus à démontrer dans les zones de fortes émissions. La concentration croissante de particules augmente jusqu’à près de trois fois le nombre de décès par maladies cardio-vasculaires, cancers et infections respiratoires. Santé Publique France a réévalué le fardeau que représente la pollution atmosphérique sur la mortalité annuelle en France pour la période 2016-2019. Chaque année, près de 40 000 décès sont attribuables à une exposition aux particules fines.

Ces polluants atmosphériques expliqueraient 7% des décès en France.

Ces polluants affectent également le cerveau, tout particulièrement celui des populations les plus fragiles que sont les enfants et les personnes âgées. Ils favorisent des pathologies mentales et neurologiques très invalidantes. Plus précisément, il s’agit de diminution des capacités cognitives (capacité à exercer des fonctions du cerveau comme par exemple se concentrer et mémoriser), de comportements hyperactifs avec déficit de l’attention et de troubles autistiques chez l’enfant. Ce type de pollution peut aussi provoquer des syndromes dépressifs, un risque de suicide et de démence (comme la maladie d’Alzheimer).

Le bruit (pollution sonore) induit aussi des troubles cognitifs chez l’enfant et des troubles du sommeil, de l’anxiété et de la dépression à tout âge.

Plus graves encore, les facteurs combinés de la pollution de l’air et du bruit multiplient ces effets délétères.

Les riverains des 4 boulevards sont exposés au phénomène d’un embouteillage permanent provoqué par le nouveau plan de circulation mis en place par la mairie et la métropole depuis l’été 2022. Les émissions de polluants, sur des boulevards totalement inadaptés à un tel flux de circulation, et mis à double-sens de bout en bout, explosent au vu de la forte hausse du nombre de véhicules. L’effet de ces émissions est démultiplié par l’étroitesse de nos boulevards créant ainsi un « effet canyon ». Des personnes asthmatiques se plaignent déjà de gêne respiratoire. Les habitants vivent sous stress et présentent des troubles du sommeil, certains sont en décompensation dépressive avérée.

Doit-on encore attendre tranquillement d’autres impacts sur notre santé sans rien dire ?

L’absence d’étude d’impact n’annihile ni les impacts, par ailleurs connus, ni les responsabilités

Ville et métropole face à la santé

La Ville et la Métropole de Montpellier ont décidé sciemment de sacrifier les riverains des 4 boulevards en les exposant à des risques sanitaires importants, au mépris des directives sanitaires et ce en l’absence d’étude d’impact.

« En effet, la ville et la métropole de Montpellier ont connaissance de ces éléments scientifiquement établis, notamment par leur obligation de surveillance de la qualité de l’air et de ses effets sur la santé et sur l’environnement prévue par la loi pour les agglomérations de plus de 100 000 habitants. Un décret en Conseil d’État fixe la liste des substances surveillées ainsi que les normes de qualité de l’air. »

Laisser une partie des Montpelliérains exposée à un haut niveau de pollution généré par une décision politique incohérente et injustifiée est inadmissible et irresponsable ! C’est aussi un acte délibéré de négligence qui engendrera des décès pourtant évitables !

Quels indicateurs de pollution ?

Le trafic routier, qu’il s’agisse de deux-roues, véhicules légers, ou bien de poids lourds, émet des polluants nocifs pour la santé humaine que sont les particules fines (notées PM) et les oxydes d’azote (notées NOx).

Les particules fines sont constituées d’un mélange de différents composés chimiques. Celles dont le diamètre plus faible, les PM2.5, pénètrent dans tout l’arbre respiratoire. De même, le dioxyde d’azote NO2 a des effets sur la santé respiratoire à court terme et à long terme.

Grâce à une demande du collectif auprès d’ATMO-Occitanie, l’observatoire de surveillance de la qualité de l’air, des capteurs de mesures de pollution ont été installés le long des 4 boulevards. Ces mesures prendront plusieurs semaines.

Elles pourront établir clairement le niveau d’exposition des riverains aux particules fines et au dioxyde d’azote.

Toutefois, elles ne pourront pas être comparées à des mesures antérieures au nouveau plan de circulation, la ville et la métropole n’ayant pas jugé bon de réaliser d’état des lieux préalable !

Et le vélo dans tout ça ?

Loin, très loin des ambitions affichées… tout simplement dangereux

Le choix d’un aménagement cyclable se doit de prendre en compte les contraintes spatiales et de flux, la cohabitation avec les automobiles et autres véhicules motorisés (dont les poids lourds !). La densité de trafic routier constatée sur nos boulevards est bien trop importante et oppressante pour les cyclistes. En l’état, la mixité n’est pas possible !

Pourtant, c’est bien cette option qui a été retenue par la métropole, option, qui rappelons-le, n’est pas prévue par les organismes de référence en charge des mobilités et de l’aménagement urbain ! En effet, quelle que soit la vitesse moyenne constatée sur nos axes, le dépassement des 8 000 véhicules par jour aurait dû conduire la métropole de Montpellier à créer de véritables voies cyclables séparées de la chaussée.

Ainsi, les nouvelles voies cyclables accompagnant ces changements de circulation sont loin d’être à la hauteur des ambitions affichées par la ville et la métropole pour le vélo.

La largeur minimale recommandée par le CEREMA est de 2 mètres: 1,50 m de base + 0,50 m afin de prendre en compte le stationnement latéral de voitures.

CEREMA : Établissement public de référence en charge d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement.

Cette largeur n’est pas respectée et ne peut l’être compte tenu de l’étroitesse et de la mise en double-sens de nos boulevards.

Cette configuration est source de dangers pour les cyclistes :

  • Les cyclistes ont peu de marge de manœuvre pour éviter les obstacles, dont les portières de voitures stationnées latéralement ;
  • Les bus, camions et autres poids lourds empiètent largement sur les bandes cyclables ;
  • Les automobilistes se rabattent souvent sur la bande cyclable afin de laisser passer les deux-roues motorisés qui se faufilent tant bien que mal entre les deux voies lors des périodes de pointe.

Aux heures de pointe, ces dangers se cumulent, s’aggravent même avec la tension des automobilistes coincés dans les bouchons. Emprunter les boulevards à vélo relève alors du sacerdoce. Incohérent pour un mode de transport qui doit se développer !

Depuis le mois de décembre 2022, un compteur a été installé par Vélocité sur le boulevard Vieussens, on recense en moyenne depuis le début d’année au moins 700 cyclistes par jour, sur un axe manifestement pas cyclable ! Des accidents impliquant des cyclistes ont déjà été recensés. Faudra-t-il un accident grave pour prendre la mesure de la situation?

Les compteurs vélos de Montpellier 3M (velocite-montpellier.fr)

Nous exigeons l’apaisement pour TOUS !
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